Il n’avait que son adresse : 18 rue du Chocolat.
Ce n’était qu’un infime indice mais Alain ne se laissa pas abattre. Il s’installa devant son ordinateur et commença à faire des recherches sur le chocolat dans la région.
Et à sa grande surprise, il découvrit qu’à la fin du 19ème siècle, dans le village de Rivoir on pouvait trouver une chocolaterie. Une chocolaterie qui avait eu son heure de gloire pendant plusieurs années. Sa renommée était liée à un des chocolatiers qui y oeuvrait, M. Grégoire. Un personnage haut en couleurs, un véritable artiste…
Il adorait son métier, et prenait beaucoup de plaisir à faire connaître son chocolat. Une fois par mois, les gens étaient invités à venir goûter de nouveaux chocolats et à donner leur avis. Les villageois appréciaient cet échange et c’est avec beaucoup d’entrain qu’ils se mettaient en marche sur le sentier de la chocolaterie. Ils étaient toujours fascinés par les arômes qui s’échappaient de la chocolaterie. Leurs papilles en joie, leur nez aux abois, leur palais en émoi ils étaient fins prêts pour la dégustation. Et là les goûts de chacun étaient pris en compte : certains étaient sensibles à la volupté de la pâte de cacao, d’autres recherchaient le fondant du chocolat, d’autres encore son amertume.Les critiques des uns et des autres étaient utiles à M. Grégoire pour oser des mélanges inattendus, de nouvelles recettes, de nouveaux moulages.
Et puis un jour, sans crier gare, on le vit quitter le village, son balluchon sur le dos. Il avait décidé d’aller au Mexique, le berceau du chocolat, pour s’occuper d’une plantation de cacaoyers. Cet arbre, le cacaoyer, le fascinait depuis longtemps et il voulait en percer le secret.
Pendant plusieurs années on n’eut guère de nouvelles de M. Grégoire. Et un jour, alors qu’il était déjà un vieux monsieur, il revint à Rivoir.
Il avait rapporté avec lui une nouvelle variété de fèves et, pendant des jours et des jours, il s’enferma dans son laboratoire pour mettre au point une nouvelle recette. Une recette qui était si extraordinaire, si étonnante, que très vite tout le monde en raffola. Evidemment cela ne manqua de faire des jaloux parmi ses concurrents. Et certains n’hésitèrent pas à utiliser tous les moyens pour mettre la main sur la recette. Mais personne ne réussit jamais, et à la mort de M. Grégoire la chocolaterie ferma ses portes.
Alain, qui avait déjà découvert des trésors aux quatre coins du monde, décida de se rendre sur le champ à cette adresse. Qui sait : les murs, les sols de la chocolaterie n’avaient peut être pas délivrés tous leurs secrets….
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